Coline Serreau

Inspirée par le théâtre.

11/10/2008. Opening evening 'Radio Classique' at the Theatre Mogador in ParisElle est d’abord comédienne, Coline Serreau, fille d’une grande famille de théâtre. On a pu la voir jouer du Brecht sur les planches de Chaillot, et elle fut au cinéma l’héroïne de «On s’est trompé d’histoire d’amour» (dont elle a écrit le scénario). Blessée, pathétique, et en même temps farouchement concernée par la condition féminine, puis qu’elle lui consacre un reportage-documentaire incisif : «Mais qu’est-ce qu’elles veulent?». Une galerie de portraits de femmes qui parlent, mais loin des «clichés-MLF». D’ailleurs, Coline Serreau prouve immédiatement qu’elle plane loin au-dessus des idées toutes faites avec «Pourquoi pas!» (Point d’exclamation!) Qui est à coup sûr un des grands films des années 70 : la libération sexuelle y apparaît comme une révolution tranquille, une douce utopie. Mais il n’est pas facile de nager à contre-courant du conformisme ambiant. Comédie au vitriol sur le tournage misérable d’un spot publicitaire, «Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux?» n’a pas attiré les foules, déconcertées par le malentendu d’un titre-catastrophe. Et c’est la traversée du désert pour Coline Serreau, jusqu’au coup de poker de «Trois hommes et un couffin», extraordinaire «sleeper», comme disent les Américains — c’est-à-dire un succès aussi gigantesque qu’inattendu. Le «Couffin» est le film que tout te monde a vu, revu et aimé. En jouant la carte de l’attendrissement, en visant en plein dans le créneau bébé, il a pulvérisé le box-office — en attendant un remake aux USA, le nec plus ultra de la gloire. Pourtant, ce n’est qu’une petite comédie anodine, au scénario artificiel. Ré-jouissons-nous en tout cas si ces lauriers dorés permettent à Coline Serreau de se lancer à nouveau dans ce qui lui tient à cœur et de montrer ce dont elle est capable!

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