Focus sur les vendredis 13

Vendredi 13Chaque «Vendredi 13» (le premier est disponible chez Warner, les autres chez CIC Vidéo) se termine par une énigme en points de suspension propre à alimenter une éventuelle suite, si tant est qu’un kamikaze ose encore s’y atteler! Un «Vendredi 13, chapitre 9»? On l’ignore. Toujours est-il qu’il est aujourd’hui possible de tirer certaines conclusions sans pour autant écrire (il est certainement trop tôt!) l’épilogue de la série. Malgré la perplexité que peut susciter cette série des huit «Vendredi », on ne peut que s’incliner devant le savoir-faire des cinéastes. Tous ceux qui se sont succédé au chevet de Jason ont fait leur possible pour que ses aventures trouvent une cohérence et une logique dans leur continuité. Au départ, une histoire librement inspirée de plusieurs psycho-killers.

La nuit des masquesDes films tels que «La nuit des masques» (Warner) ou « Massacre à la tronçonneuse » (René Chateau) ont, sans aucun doute, apporté de l’eau au moulin des Steve Miner, Joseph Zito, Danny Steinmann et autres réalisateurs qui, de 1980 à 1989, ont écrit les huit chapitres du roman de Jason (se reporter à la vidéographie). Mieux : le célèbre « Psychose» d’Alfred Hitchcock revient comme une référence récurrente. La scène où Janet Leigh périt sous les coups de poignard d’Anthony Perkins est, dans chaque «Vendredi 13», adaptée, sans cesse remise au goût du jour, et toujours plus sanglante, plus violente et plus atroce que la précédente. D’autres éléments reviennent dans tous les épisodes comme un leitmotiv. Outre le fait que les décors ne changent guère (le camp de Crystal Lake, encore et toujours), que les castings (de la chair fraîche revenant régulièrement titiller la psychopathie du petit Voorhees) ne regroupent que des adolescents boutonneux et que Jason résiste à tout — même aux décharges de 6 000 volts —, d’autres critères répétitifs constituent le B-A-BA incontournable de chaque chapitre. Rappelons en quelques-uns. Un vieil homme hagard prévient toujours la jeunesse décadente du mal qui la guette : «Vous allez tous mourir, cet endroit est maudit.» Ses menaces ne sont jamais prises au sérieux. Même dans «Vendredi 13, l’ultime retour», le dernier épisode en date, un marin conseille à chacun de ne pas embarquer sur ce qui, effectivement, deviendra, quelques meurtres plus tard, un tombeau flottant. L’isolement, la pluie, le vent, l’orage sont les bases mêmes de l’épouvante. Au registre des complices de Jason, citons les véhicules, Jeep, vans et Chevrolet de toutes sortes qui refusent systématiquement de démarrer lorsque l’on a besoin de leurs services. La panne, dans tout ce qu’elle peut avoir d’affolant, revient sans cesse. Quand ce n’est pas la voiture — dernière échappatoire — qui lâche, c’est le générateur électrique qui défaille ou la tronçonneuse qui rend l’âme. Jason, une fois n’est pas coutume, fait lui-même les frais du manque de fiabilité des équipements de Crystal Lake : un escabeau s’effondre sous ses pieds et permet à une future victime de bénéficier d’un ultime sursis. Du côté des personnages principaux, les jeunes, les réalisateurs jouent tous le même jeu. Il est facile de connaître, dès les premières minutes de chaque épisode, qui (en général une fille belle et un garçon intelligent) survivra aux griffes de la nuit. Chris, Trich, Tommy, Nick, Tina et deux ou trois autres sont les seuls rescapés à pouvoir témoigner.

Quand ils ne finissent pas leurs aventures à l’asile… Moniteurs ou étudiants en vacances, les victimes de Jason se composent le plus souvent de jeunes et jolies jeunes filles qui ne s’en laissent pas compter et qui offrent leurs charmes sans restriction. Aucun épisode ne nous épargne une poitrine généreuse ou une petite culotte aguichante (généralement fatale à qui. la porte). Dans la série «Vendredi 13», les filles se déshabillent, Jason est voyeur. De même, le spectateur n’échappe pas au couple découvrant l’amour (très souvent dans la grange) et se faisant empaler après l’acte. Jason n’aime pas les amoureux! Jason supporte encore moins la drogue. Dans notre groupe de joyeux lurons existe invariablement un consommateur d’herbe (qui ne parvient jamais à convaincre son entourage de le suivre dans son vice), un personnage exubérant, un autre plus réservé, des beaux et des moches, des gentils et des méchants. Tous représentent un aspect particulier de la société américaine. Une fois réunis, ils en forment, avec un rare éclectisme, une vi-.trine parfaite. Enfin, citons les animaux, omniprésents (chien, chats, rats…) et les toilettes. Oui, les toilettes! Jason les adore (serait-il scat° ?). Il n’y a pas un «Vendredi 13» où personne ne périsse sur le trône ou à proximité. Les commodités, au même titre que les douches ou sal-‘ les de bains sont des lieux à risques. A éviter!

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