La chevauchée des sept mercenaires

La chevauchée des sept mercenairesChris est shérif, Jim est Marshall. L’action trépidante se passe entre deux bleds paumés de l’Arizona. Nos deux héros cherchent à se venger du mal que leur a fait une bande de hors-la-loi. Ils s’associent pour venir à bout des méchants en écumant saloons, prisons et bouges mal famés. «La chevauchée des sept mercenaires» s’inscrit dans la lignée des grands westerns classiques comme on les aime, manichéens à souhait. Lee Van Cleef est parfait dans son rôle de shérif désabusé et vengeur. On appréciera au passage l’apparition de Stefanie Powers, la Jennifer des justiciers milliardaires dans «L’amour du risque», qui a perdu ici son Jonathan Hart, mais fait craquer les cow-boys de l’Ouest. Un bon western. Jeunes ou pas, placides ou écorchés, débutants ou déjà confirmés, ils sont le nouveau souffle du cinéma français. Des réalisateurs au style incisif qui tournent — avec bonheur — le dos aux conventions. Désormais, il faudra compter avec eux.

Richard Dembo

Richard DemboLe goût I du challenge.

Voilà encore un lauréat des Oscars californiens qui n’avait pas été prophète en son pays. Film autour du jeu d’échecs et non sur les échecs, sa «Diagonale du fou» n’avait pas attiré les foules. Elles avaient bien tort, ces foules inertes… Car on peut, sans être un grand maître des 64 cases noires et blanches, se passionner pour le duel titanesque entre les deux champions, et pour l’hallucinant background psychologique, pathologique et politique, qui accompagne leur tournoi. Les connaisseurs auront pensé au match de Baguio entre Kortchnoï et Karpov, les autres auront découvert tout ce qui se joue au-delà des parties apparemment anodines. Car l’un des champions est un Soviétique orthodoxe, l’autre un dissident. Le jeu devient une lutte à mort, l’échiquier un champ de bataille, le chantage et l’intimidation s’insinuent au cœur de la formidable concentration des cerveaux. Et entre les deux hommes, plus forte que la haine, subsiste cette complicité invisible des meilleurs joueurs. Dernière séquence : le plus jeune retrouve à l’hôpital celui qui fut son maître, et ils se lancent dans une ultime partie aveugle. Alors, on comprend ce que sont les échecs. Bravo, Dembo!

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