Et Jason dans tout ça ?

JasonOn connaît les débuts de son cauchemar, sa noyade, en 1957. Il est possible de situer sa date de naissance aux alentours des années 50 (ce qui, de manière très plausible, lui ferait la quarantaine lors du dernier épisode). Jason ne parle jamais (on l’entend pousser un cri une seule et unique fois), ne mange pas, ne boit pas, porte toujours les mêmes loques (trempées de préférence) elles-mêmes pompes (résistantes au demeurant). Dans «Le tueur du vendredi» («Vendredi 13, deuxième partie»), on lui découvre un visage atrophié qu’il cache sous une capuche en tissu, un œil globuleux et exorbité ainsi que quelques cheveux longs que remplacera un crâne dégarni et partant en lambeaux dans les épisodes suivants. C’est dans « Le tueur du vendredi, deuxième partie» (ou «Vendredi 13, chapitre 3», si vous préférez) qu’apparaît, pour la première fois, le célèbre masque de hockey derrière lequel le monstre dissimule sa laideur.

Plus tard, il ne l’enlèvera que de façon très succincte. Jason est un être amphibie, il séjourne aussi longtemps dans l’eau qu’à l’air libre et se mêle aux deux éléments avec une facilité déconcertante. Son corps semble se décomposer lentement mais sûrement d’un épisode à l’autre, sans pour autant influer sur sa force. Jason n’éprouve pas de sentiments. Il a seulement la mémoire tenace et ne s’exprime qu’à coups de machette (son arme favorite), de poignard, de hache ou de n’importe quel objet pourvu qu’il coupe et ne soit pas contondant. Il n’innove jamais dans ses meurtres. Bien que l’occasion lui en soit sans cesse donnée, il ne commet jamais de crime sexuel. Il tue bestialement pour venger sa mère décapitée par l’ultime survivante de «Vendredi 13» (elle-même périt dans « Le tueur du vendredi») et conserve de façon assez macabre la tête et le pull-over de Mme Voorhees qu’il entoure religieusement de cierges. Jason possède soixante-quinze meurtres à son actif, supporte les coups que lui infligent, en vain, ses futures victimes.
JasonSeule l’électricité affaiblit ses capacités. Dans le «Chapitre final», Trich lui encastre la tête dans un poste de télévision, Jason s’affale sur un rail de métro à New York dans « L’ultime retour» et ingurgite une décharge de 6 000 volts. Gloups, rien n’y fait! Plusieurs fois son corps subit les assauts de couteaux, marteaux, bulldozers, tronçonneuses… il survit! Seul un bain d’acide dans les égouts de la Big Apple semble venir à bout de son invincibilité et le réincarnes-en… Chut! «Vendredi 13, l’histoire sans fin».

C’est ainsi que l’on pourrait, avec humour, baptiser l’ensemble de la série. Il n’en reste pas moins que les huit épisodes forment un tout in compressible et qu’il devient vite passionnant de les visionner dans leur continuité. Réaliser un «chapitre 9» serait sans doute un nouveau défi auquel seul un metteur en scène féru de fantastique et débordant d’imagination pourrait s’atteler sans risque de se fourvoyer. Pour que Jason revienne, il lui faut des aventures bétonnées, un scénario qui soit différent des chapitres précédents (souvent répétitifs), de nouvelles victimes (pourquoi se limiter aux jeunes?), mais surtout un nouveau motif pour tuer (venger sa mère n’est plus cohérent). En attendant, les eaux de Crystal Lake ont retrouvé leur calme. Baignez-vous.

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